Pédophilie
Moskalewski parade devant la Cour supérieure
Un présumé pédophile accusé d'avoir incité à des contacts sexuels une fillette, qui fréquentait le service de garde en milieu familial de sa femme, saura demain midi s'il peut recouvrer sa liberté.
Kimberly Byron Moskalewski, 52 ans, a subi une seconde enquête sur remise en liberté, hier, cette fois-ci en Cour supérieure devant l'honorable juge Claude Champagne.
La première fois, Moskalewski, qui ne peut retourner chez lui, avait annoncé son intention d'habiter chez un ami.
Or, à la surprise générale, on a appris que l'ami en question avait également des antécédents de pédophilie et la libération de Moskalewski a été refusée.
Hier, la défense a proposé que l'accusé réside à la Maison du père, mais la poursuite a mis en doute les mesures de contrôle du refuge relativement à un tel cas.
Moskalewski fait également face à des accusations de possession, distribution et production de pornographie juvénile, et de leurre. Moskalewsi est détenu depuis son arrestation en août 2011.
Daniel Renaud26/01/2012 08h32
Un accusé de crimes sexuels voulait aller vivre chez un agresseur récidiviste.
Kimberly Byron Moskalewski, accusé de crimes sexuels à l'égard d'une fillette, a causé une petite commotion la semaine dernière dans la salle de cour où il réclamait sa remise en liberté provisoire en attente de son procès.
L'adresse qu'il avait choisie de fournir au juge comme endroit de résidence pendant les procédures était celle d'un... agresseur sexuel récidiviste!
Ce programmeur informatique du Canadien National avait été accusé en septembre de possession, distribution, et même de production de matériel pornographique mettant en scène des enfants. Il était aussi accusé d'avoir incité une enfant à des contacts sexuels.
L'homme habitait alors une résidence de Pierrefonds où sa conjointe opérait une garderie en milieu familial. De nombreux ordinateurs ont été saisis chez l'homme.
Il est impossible de relater la teneur exacte de la preuve qui est, comme c'est souvent le cas en début de procédures judiciaires, frappée d'un interdit de publication.
Même s'il est sans antécédent judiciaire, Moskalewski avait échoué au lendemain de sa mise en accusation dans sa tentative de recouvrer sa liberté en attente de son procès. Le juge Salvatore Mascia de la cour du Québec, avait estimé que sa remise en liberté minerait la confiance du public en l'administration de la justice.
La semaine dernière, l'homme s'est présenté devant le juge Claude Champagne de la cour supérieure pour demander une révision de la décision Mascia.
Un accusé qui souhaite être remis en liberté doit généralement fournir à la Justice une adresse recommandable où il s'engage à demeurer pour la durée des procédures, où il ne risque pas d'être tenté de briser ses conditions. Et idéalement être épaulé par des proches venant témoigner en sa faveur.
Dans le cas présent, le révérend d'une église anglicane de Westmount s'est présenté à la Cour en soutane pour livrer un témoignage favorable à Moskalewski.
Mais la vraie surprise, elle est venue quand la procureur aux poursuites criminelles et pénales Me Carolyne Paquin a annoncé au juge Champagne que l'adresse où souhaitait résider l'accusé, qui ne peut retourner chez lui, est celle d'un homme de 72 ans condamné en décembre dernier à 18 mois de prison pour agression sexuelle. De plus, il s'agissait de sa troisième condamnation du genre depuis 2007.
Cette annonce a semblé prendre par surprise le juge Champagne, mais surtout l'avocat de Moskalewski, Me Robert Bellefeuille.
Me Bellefeuille dit avoir lui même fourni l'adresse à Me Paquin et l'enquêteur chargé du dossier avant l'audience, et qu'il ne savait pas qu'elle était celle d'un agresseur. C'est l'enquêteur qui a fait cette trouvaille.
Il semble que Moskalewski aurait connu l'homme de 72 ans en détention et que celui-ci lui aurait suggéré d'aller habiter chez lui, dans le secteur de Verdun.
Fière de son annonce, Me Paquin aurait bien aimé que cette information signifie un nouveau refus de libération à Moskalewski. Mais le juge Champagne a consenti à ce que la cause soit reportée au 25 janvier, afin que l'accusé puisse trouver une autre adresse où il pourrait résider, advenant sa libération.
David SanterreLa Presse
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