Sept ans et demi de prison pour Daniel Duguay
(Trois-Rivières) Une sentence de sept ans et demi de pénitencier a été imposée hier, à Daniel Duguay, 49 ans, pour avoir agressé sexuellement quatre personnes, dont un mineur pendant une dizaine d'années.
Vu la gravité des gestes posés et le risque de récidive, il a également été déclaré délinquant sexuel à contrôler, de sorte qu'il sera sous stricte surveillance pendant dix ans suivant sa libération. «Il est inquiétant pour le tribunal de constater la déresponsabilisation dont vous faites preuve. Vous entretenez une sorte de pensée magique qui vous laisse croire par exemple que la prise d'ativan contrôle votre libido, à moins que ça ne soit une forme de manipulation de votre part», a indiqué le juge Jacques Trudel en s'adressant au prévenu hier matin.
Rappelons que Daniel Duguay a plaidé coupable le 8 octobre 2010 à quatre chefs d'agression sexuelle, un chef d'incitation à des contacts sexuels, un chef d'entrave au travail des policiers, deux autres chefs pour avoir contrevenu à des interdictions de la cour en communiquant avec une victime afin d'influencer son témoignage à la cour , quatre bris de condition et un bris de probation.
Parmi ses victimes, on compte un garçon qui a été abusé sexuellement de 1994 à 2004. Il était alors âgé entre 4 et 14 ans. À plus d'une quinzaine de reprises, Duguay se serait livré à des gestes de fellation et de masturbation à son encontre. Il aurait également tenté de le sodomiser. Les autres victimes de Duguay sont des jeunes filles âgées entre 16 et 21 ans. Il a notamment abusé de l'une d'elles alors qu'elle était sévèrement intoxiquée par l'alcool.
Notons par ailleurs que Duguay a des antécédents de même nature. En 1994, il a écopé d'une sentence suspendue et d'une probation de trois ans. Il a notamment suivi une thérapie pour sa problématique sexuelle. Or, il est clair que celle-ci n'a eu aucun véritable impact puisqu'au cours de la même année, il a recommencé à sévir sur un autre garçon. Les crimes se sont poursuivis pendant plusieurs années en dépit du suicide de sa première victime.
La Couronne, représentée par Me Catherine Lacoursière, réclamait au tribunal une peine de 15 ans de pénitencier, soit la peine maximale de dix ans pour les agressions sexuelles et des sentences consécutives pour les autres délits. Elle demandait également que Duguay soit déclaré délinquant à contrôler pour dix ans.
La défense, assurée par Me Maurice Biron, avait pour sa part suggéré que la peine soit l'équivalent du temps déjà effectué derrière les barreaux. Précisons que Duguay est détenu depuis octobre 2009 mais puisqu'à cette date, le temps préventif comptait en double, il a purgé à ce jour l'équivalent de quatre ans et demi de prison.
Le juge Trudel a plutôt condamné Duguay à un total de sept ans et demi de pénitencier. Compte tenu de la période de détention provisoire, il lui reste donc trois ans à faire. Une fois libéré, il lui sera interdit de se trouver dans des lieux publics et d'occuper un emploi le mettant en présence de mineurs de moins de 16 ans. Il ne peut également utiliser un ordinateur pour communiquer avec eux et ce, pour une période de dix ans. À cela, il faut ajouter la surveillance dont il fera l'objet à titre de délinquant à contrôler. Enfin, il ne pourra posséder d'arme durant toute sa vie.
À la sortie de la salle d'audiences, Me Lacoursière s'est dite satisfaite par la sentence du juge Trudel. «Elle représente bien ce qui devrait être rendu en semblable matière», a-t-elle mentionné.
L'une des victimes de Daniel Duguay, qui a été abusée pendant huit mois, était pour sa part un peu déçue. «Je trouve que la sentence n'est pas assez longue pour tout le tort qu'il a causé. Je m'attendais à plus. Par contre, je suis satisfaite de savoir qu'il sera délinquant à contrôler pendant dix ans», a-t-elle déclaré.
Malgré tout, elle invite les victimes d'abus sexuels à dénoncer leur agresseur. «J'ai personnellement gardé le silence pendant trop longtemps. J'aurais dû le dénoncer plus tôt. Cela m'aurait aidé à trouver la paix», a-t-elle ajouté.
Enfin, du côté de la défense, Me Alexandre Biron, l'associé de Me Maurice Biron, estime que la peine est très importante dans les circonstances. «Le maximum pour une agression sexuelle est de dix ans de prison. On doit rencontrer notre client pour connaître son désir en lien avec cette sentence et évaluer la possibilité d'aller en appel ou non», a-t-il conclu.
Publié le 11 janvier 2012 à 07h37 Mis à jour le 11 janvier 2012 à 07h37
Nancy MassicotteLe Nouvelliste
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