jeudi 20 mars 2014

Richard Lemire

(Québec) Au terme d'une enquête complexe de plus de deux ans amorcée à Londres en 2011, la police de Québec a arrêté Richard Lemire, 51 ans, considéré comme un individu très actif dans un réseau de distribution de pornographie juvénile. Fait troublant, l'homme demeure près d'une école primaire et d'un parc dans Vanier.

«Wet nancy», «youngvicious» ou encore «jane4young». Ce sont quelques-unes des identités utilisées par le quinquagénaire pour communiquer par courriel lorsqu'il échangeait des fichiers de jeunes filles et garçons pubères et prépubères dans des positions sexuellement explicites. Certaines avec des adultes, d'autres avec des animaux.
C'est une enquête de la police de Londres qui a conduit sur les traces de Lemire. Le 5 décembre 2011, elle faisait une perquisition chez David Charles Downhill, qui échangeait des photos et des vidéos illégales avec des gens de partout dans le monde, dont le Canada. Parmi elles, une certaine Nancy Hamel, 13 ans, et dont le courriel était wet_nancy@gmx.com.
L'information a été transmise à la police de Québec en mai 2013. Mais celle-ci n'a jamais pu établir le lien entre Downhill et Lemire. Ce dernier demeurait alors dans une maison de chambres. Les enquêteurs ne pouvaient certifier que c'était lui qui utilisait la connexion pour transférer les fichiers interdits. Il n'était alors qu'un suspect. La police mettait le dossier en suspens.

En 2013, quatre autres signalements provenaient de la modératrice de Netlog, un site légal de réseautage social sur lequel les membres créent leur page et échangent photos et vidéos. À ce moment, les renseignements obtenus remettaient les policiers sur la piste d'un Québécois actif qui habitait dans la même maison de chambres que précédemment. Les policiers ne pouvaient encore rien prouver.
Enfin, le 4 novembre dernier, une perquisition faite chez un dénommé Keith Perrin en Nouvelle-Zélande a permis de retracer un courriel portant l'adresse wet_nancy@gmx.com. Cette fois, l'adresse menait au 175, avenue Ducharme, à Québec, nouveau domicile de Richard Lemire. C'est à ce moment que les enquêteurs de la police de Québec ont lié les trois enquêtes.
Cinq chefs d'accusation
L'homme a comparu, mercredi, au palais de justice de Québec pour répondre à cinq chefs d'accusation pour avoir accédé à de la pornographie juvénile et en avoir possédé et distribué. Il est considéré comme le suspect le plus actif depuis la création du nouveau module d'enquête sur la pornographie juvénile de la police de Québec.
La procureure de la Couronne au dossier, Rachel Gagnon, s'est opposée à la remise en liberté de Lemire. L'un des problèmes est qu'il demeure directement en face de l'école primaire Notre-Dame-du-Canada. À l'autre coin de rue se trouve un parc.
Les policiers ont aussi trouvé dans l'appartement une caméra vidéo HD flambant neuve, mais qui ne semblait pas encore avoir été utilisée.
Richard Lemire demeure détenu en attendant la tenue de son enquête sur remise en liberté prévue le 26 mars. Il possède des antécédents judiciaires, notamment pour violence et action indécente.

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