vendredi 21 février 2014

William Kokesch

Pornographie juvénile

Pornographie juvénile: l’ex-diacre de Beaconsfield William Kokesch plaide coupable

Michael Nguyen

Michael Nguyen @

Journal de Montréal, Publié le: | Mise à jour:


Pendant qu’il était très actif à l’église St-Edmund de ­Beaconsfield dans l’ouest de l’île, le diacre William Kokesch téléchargeait, échangeait et commentait des tonnes de pornographie juvénile, allant jusqu’à mettre en scène des fillettes se faisant fouetter.
Au cours les neuf dernières années, William Kokesch était un membre actif de la communauté religieuse de l’ouest de l’île. Il avait été élevé au rang de diacre, soit juste en dessous de prêtre.
Sa chute a débuté en 2012 à Vancouver, alors que la police locale arrêtait un individu soupçonné de télécharger de la pornographie juvénile. Les limiers avaient saisi un disque dur et c’est lors d’une analyse qu’ils ont découvert que leur suspect échangeait avec un Québécois.
Enfants fouettés
Le dossier a été transféré aux policiers de Montréal, qui ont finalement retrouvé le diacre de 66 ans.
«Ils ont trouvé beaucoup de matériel pornographique; il y avait 99 061 images et 2122 vidéos», a résumé Me Dominique Potvin de la Couronne ce vendredi au palais de justice de Montréal.
La majorité des images mettaient en scène des fillettes d'à peine cinq ans, dans des poses érotiques ou dans des situations sexuelles explicites mettant parfois en scène des adultes.
«Il y avait aussi des images d’enfants fouettés», a ajouté Me Potvin.
Kokesch semblait aussi apprécier les bandes dessinées japonaises, puisque les policiers ont également saisi du matériel de type «manga» mettant en scène des enfants d’environ huit ans.
Plusieurs de ces photos étaient accompagnées de commentaires. Aussi, l'homme n’hésitait pas à clavarder sur ses fantasmes sexuels.
Regrets
Pendant que la Couronne résumait la preuve accablante, Kokesch gardait la tête baissée. Et il a finalement reconnu sa culpabilité devant la juge Isabelle Rheault, alors que sa femme le regardait, impuissante, assise dans la salle d’audience.
«Oui, je plaide coupable», a-t-il dit d’une petite voix à la magistrate.
La juge l’a donc déclaré coupable de possession, production et distribution de pornographie juvénile. Il est passible au minimum d’un an de prison ferme.
Sauf que la sentence n’a pas été prononcée aujourd’hui. Avant cela, Kokesch devra se soumettre à une évaluation sexologique, et un rapport présentenciel a été ordonné afin d’éclairer le tribunal sur la personnalité de l’accusé.
«La Cour doit vérifier s’il est un véritable pédophile qui pose un danger pour la société, a expliqué l’avocat de la défense Me Jeffrey Boro à la sortie de la salle d’audience. Il n’y a pas d’allégations d’agression sexuelle mais il faut vérifier s’il était un pédophile passif.»
Depuis son arrestation en décembre 2012, Kokesch a d’ailleurs entrepris des thérapies psychosexologiques, ce qui lui aurait fait comprendre les dommages causés par le téléchargement de pornographie juvénile.
«Quand un crime est commis, il y a des conséquences et la voilà, a ajouté Me Boro. Il regrette la douleur qu’il a causée à sa famille, ses amis, son église.»
Depuis les événements, Kokesch a d’ailleurs arrêté de fréquenter l’église St-Edmund de Beaconsfield, pour «ne pas endommager» sa réputation, a ajouté l’avocat.
La tête basse, Kokesch a quitté le palais de justice de Montréal sans faire de déclaration. Il reviendra à la Cour en mai, pour la suite des procédures.

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