mardi 6 mars 2018

André Faivre 69 ans Montréal

Un éducateur pédophile aurait abusé d’un jeune


Il serait à la tête d’un «club social de pédos» et voulait adopter sa victime présumée



Avant d’être à la tête d’un « club social de pédophiles », un Montréalais était éducateur dans un foyer d’accueil, où il aurait agressé un jeune garçon qu’il souhaitait adopter.
« André Faivre voulait toujours que je l’embrasse sur la bouche, c’était assez pour que je puisse sentir son haleine... Je m’en souviens encore », a témoigné la victime maintenant adulte, hier au palais de justice de Montréal.
Séparé de l’accusé par des paravents afin que leurs regards ne se croisent pas, l’homme a ainsi raconté les violences qu’il dit avoir vécues des mains de son bourreau, il y a plus de 20 ans.
Faivre, 69 ans, subit son procès pour une série d’accusations en lien avec de la pornographie juvénile, mais aussi pour avoir agressé des enfants.
La victime, qui ne peut être identifiée, se souvient qu’elle avait environ 8 ans lorsqu’elle a rencontré Faivre. Né d’une mère prisonnière, le garçon avait passé toute sa vie en centre d’accueil.
« Je n’avais personne, pas de figure paternelle », a dit le jeune hier, afin d’expliquer pourquoi il appréciait Faivre, qui travaillait comme éducateur au centre.
À un moment, la victime se souvient d’avoir été chez Faivre, qui lui avait préparé un lait frappé avant de lui proposer de réaliser un projet électronique. L’accusé l’aurait ensuite amené aux îles de Boucherville, ainsi que sur un voilier, en compagnie d’autres jeunes et d’un autre adulte.
Faivre aurait même tenté d’adopter le jeune, mais la mère de ce dernier a refusé.
Livre de la jungle
Le premier contact sexuel serait survenu chez Faivre, alors qu’il se trouvait seul avec l’enfant dans la salle de bains.
« Ça a pas duré longtemps, une quinzaine de minutes », a témoigné la victime.
À un autre moment, alors que la victime était en crise, Faivre l’a envoyée dans la chambre. Et pour le maîtriser, l’accusé se serait placé sur le jeune garçon, ce qui lui aurait permis de commettre d’autres gestes illicites.
Et à une autre reprise, Faivre aurait agressé l’enfant tout en lui lisant « Le livre de la jungle ».
« Il me racontait l’histoire de Mowgli [le héros de l’histoire] tout en me flattant avec la plume d’un capteur de rêves qu’on avait fabriqué », a dit la victime.
Secret
Les contacts sexuels auraient cessé quand le jeune a été transféré dans un autre foyer d’accueil. Le jeune a gardé son secret toute sa vie, jusqu’à la rafle policière contre un réseau de pédophiles, avec à la tête du groupe l’accusé.
Mais malgré son silence pendant environ 20 ans, les dommages psychologiques sont encore bien présents, assure la victime. « Des cauchemars, j’en ai fait tout le temps, j’en fais encore aujourd’hui », a assuré le témoin à la cour.
Le procès de Faivre se poursuit toute la semaine, au palais de justice de Montréal.

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