lundi 25 juin 2012


Serge Lemelin
Le Quotidien

Publié le 13 juin 2012 à 10h22 | Mis à jour le 13 juin 2012 à 10h22

240 heures de travaux pour Dany Tremblay

(Chicoutimi) Un chauffeur d'autobus scola i re de Sag uenay, Dany Tremblay, devra effectuer 240 heures de travaux communautaires pour avoir feinté des touchers aux seins d'étudiantes qu'il transportait. Il a aussi touché deux ou trois fois à la cuisse d'une étudiante.
Trois étudiants ont porté plainte parce qu'elles étaient mal à l'aise de contexte de « blagues à caractère sexuel » qui régnait dans l'autobus. Le chauffeur a aussi reconnu une voie de fait envers un garçon dont il a serré le genou pour lui causer une douleur. La sentence a été suggérée d'un commun accord par la représentante du Directeur des poursuites criminelles et pénales, Me Mélanie Paré, et l'avocat de la défense, Me Luc Tourangeau. Le chauffeur a perdu son emploi et s'est recyclé depuis ce temps dans le transport général.
Durant l'année scolaire 2007-2008, le chauffeur avait entretenu des l iens « amicaux » avec les étudiantes et il n'hésitait pas à se joindre aux sujets de conversation les plus salaces entre étudiantes.
Ainsi, il leur a suggéré de vérifier à quelle profondeur les adolescentes de 12 et 13 ans pouvaient insérer un manche à balai dans leur bouche. Il leur a lancé des sous dans l'encolure de leur chandail. « J'ai fait des conneries », a admis l'ex-chauffeur à la juge Johanne Roy de la Cour du Québec. La feinte d'atteinte de parties du corps dans un contexte sexuel est considérée comme une agression sexuelle par le Code criminel.
La désapprobation de la société envers ce type d'accusation a pris la forme d'une raclée pendant sa courte période de détention préventive. Depuis cet événement , Dany Tremblay a longuement réf léchi à son comportement et il a réalisé, ce qui n'était pas le cas à l'époque, que son comportement était tout à fait inadéquat.
À l'époque, il avait l'impression d'entretenir une sorte de relation « amicale » avec les jeunes, malgré sa responsabilité de figure d'autorité auprès d'eux.
Le juge Roy a testé cette contrition de l'accusé en lui demandait s'il réalisait vraiment que son devoir était de protéger les jeunes et de leur servir de modèle de personne adulte. Au lieu d'assumer les responsabilités de sa fonction, il a failli à la tâche. Même l'avocat de la défense s'est joint au concert de reproches en déclarant : « C'était imbécile. Je ne me suis pas gêné pour le lui dire. Il en subira des stigmates ».
Ce qui ne lui paraissait qu'un contexte de blagues pour se rendre sympathique aux yeux des jeunes était en réalité un manque de jugement et un acte criminel.
Pour des gestes, le chauffeur devra aussi tenir à jour ses données au Registre national des délinquants sexuels pendant cinq ans et fournir un échantillon d'ADN à la Banque nationale des données génétiques. De plus, il lui est interdit d'être en présence d'un mineur pendant une durée de trois ans, à moins d'être accompagné par une personne adulte au courant de sa condamnation.

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