Nancy Massicotte
Le Nouvelliste |
Publié le 08 juin 2012 à 07h07 | Mis à jour le 08 juin 2012 à 07h07
Plus de neuf ans de prison pour David Bizier
(Shawinigan) Pour avoir agressé sexuellement cinq femmes dans le secteur Grand-Mère, David Bizier a écopé, hier, d'une peine de neuf ans et un mois de pénitencier. Comme il a déjà purgé un an et un mois de prison depuis son incarcération, il lui reste donc une peine de huit ans à faire.
Le juge Richard Poudrier a ainsi entériné, hier, une suggestion commune faite par le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Louis-Charles Bal, et l'avocat de la défense, Me Luc Vaillancourt, la qualifiant de juste et raisonnable dans les circonstances.
Toutefois, la sentence de Bizier, qui est déjà très lourde, va beaucoup plus loin. Le tribunal a en effet accédé à la requête de la Couronne en le déclarant délinquant sexuel à contrôler pour les dix prochains années.
Ainsi, une fois sa peine terminée, Bizier devra se soumettre à des mesures contraignantes de surveillance pour limiter le risque de récidive et assurer la sécurité de la population. Il importe en effet de préciser qu'en vertu d'un rapport psychiatrique, Bizier souffre d'une personnalité psychopatique.
Son risque de récidive est donc considéré comme élevé, d'autant plus qu'il n'a fait preuve d'aucun remord ou empathie envers les victimes, bien que son avocat affirme le contraire.
Bizier a également été inscrit sur le Registre national des délinquants sexuels à perpétuité et ne pourra posséder des armes jusqu'à la fin de ses jours.
On sait que David Bizier est cet individu de 23 ans qui a agressé sexuellement quatre femmes avec une arme et tenté d'en agresser une cinquième, toujours avec un couteau, entre octobre 2010 et avril 2011 dans le secteur Grand-Mère.
Les faits qui lui sont reprochés vont du toucher et/ou baiser jusqu'à la fellation et la pénétration complète tout dépendant des victimes. Il a également perpétré des vols qualifiés sur trois d'entre elles en s'emparant de leur argent, téléphone cellulaire ou appareil MP3. Notons enfin qu'il est aussi coupable d'un bris de probation et de production de cannabis.
L'individu, qui est originaire de Montréal mais qui demeurait dans la région depuis quelques années, choisissait ses victimes au hasard sur la rue. Armé d'un couteau, il les agrippait et les forçait à le suivre dans un endroit à l'abri des regards afin d'assouvir ses bas instincts. Il s'agissait toutes d'inconnues qui étaient âgées entre 17 et 53 ans au moment des crimes.
À leur sortie de la cour, les victimes affichaient d'ailleurs un large sourire de satisfaction hier. «C'est une victoire pour la justice et pour le droit des femmes de se promener en sécurité dans les rues de notre ville. Justice a été rendue!», s'est exclamé Me Bal.
Plus tôt, l'une des victimes avait tenu à s'adresser directement à son agresseur dans la salle d'audiences pour lui faire part des conséquences particulièrement négatives que cette agression sexuelle avait eu dans sa vie. Elle a même pris la peine de s'asseoir devant le box des accusé pour bien regarder Bizier dans les yeux.
«J'ai été profondément ébranlée dans ma conviction d'être protégée. Rien n'est sûr dans la vie. David Bizier a détruit cinq années de dur labeur pour atteindre ce sentiment de sécurité», a-t-elle notamment déclaré.
Plus loin, elle a ajouté : «Cet individu mérite de pleurer et de payer pour les douleurs et le mal qu'il m'a fait à moi et aux autres. Il m'a tout pris, même mon argent.»
Elle dit avoir été contrainte à un assouvissement mais également à la peur de mourir. «Il m'a violée et m'a légué des souffrances que je ressens en permanence», a-t-elle raconté.
Depuis, elle se sent insécure, petite, seule, vulnérable, craintive. Elle souffre d'isolement, de rage et de violence. Pendant trois semaines, elle a eu peur d'aller tout simplement chercher son courrier.
À ces blessures psychologiques, il faut ajouter des blessures physiques comme des lésions sur les parties génitales et la bouche. Et puisque l'agresseur n'a pas utilisé de préservatif, elle a dû sesoumettre à une trithérapie contre le VIH par mesures de prévention.