vendredi 31 janvier 2014

Patrick Desjardins


Saint-Jérôme

Le «violeur de la voie ferrée» plaide coupable à une douzaine d’agressions

Henri Prévost / Agence QMI

Publié le: | Mise à jour:






SAINT-JÉRÔME – Patrick Desjardins a admis jeudi sa culpabilité à douze agressions sexuelles qui se sont échelonnées sur une vingtaine d’années et dont la majorité se sont produites à Saint-Jérôme il y a 15 ans.
Sept de ces crimes ont en effet eu lieu entre mai 1998 et novembre 1999, dans les boisés longeant le chemin de fer du CP, près du centre-ville et dans le secteur Saint-Antoine. Ce qui avait valu à leur auteur, alors inconnu, le vilain surnom de «violeur de la voie ferrée».
Dans plusieurs cas, les victimes, dont les plus jeunes n’avaient que 10 ans, avaient réussi à échapper à l’agresseur, non sans que celui-ci, le visage caché par une cagoule, les menace et les brutalise.
Célibataire et sans antécédent judiciaire, le résident de Saint-Jérôme âgé de 36 ans, un ex-employé de la papeterie Rolland, avait été arrêté en juin 2012 à Terrebonne, peu après l’agression d’une femme à la pointe du couteau, près d’une piste cyclable. Lors de cet événement, il avait menacé de s’en prendre au bébé de la victime.
Trahi par son ADN
Un échantillon d’ADN prélevé sur lui avait alors permis de le relier au viol d’une adolescente de 15 ans, survenu le 27 juin 1999 à Saint-Jérôme, près du magasin Home Hardware (aujourd’hui le Quartier 50 +). La police avait ainsi réactivé l’enquête sur la série de crimes de la fin des années 90, avec la collaboration de plusieurs autres corps policiers de la région.
Cinq mois plus tard, tandis qu’il était toujours détenu concernant le dossier de Terrebonne, pas moins de 36 chefs d’accusation ont été déposés contre Desjardins relativement aux sept agressions de Saint-Jérôme. S’y ajoutaient d’autres accusations pour deux événements semblables survenus en 1993, alors qu’il était lui-même mineur.
Des perquisitions chez l’accusé ont d’autre part mené à la découverte de milliers de photos et de vidéos de pornographie juvénile dans son ordinateur, ce qui a entraîné d’autres accusations pour lesquelles il a aussi plaidé coupable.
Appel à d’autres possibles victimes
Au Service de police de Saint-Jérôme, cette affaire a donné lieu à une des plus grosses enquêtes des dernières années, mobilisant toute une équipe sous la responsabilité des sergents-détectives Stéphane Goyette et Éric Boivin.
Ceux-ci, accompagnés de plusieurs collègues, ne cachaient pas leur satisfaction jeudi au palais de justice, à la suite du plaidoyer de culpabilité de Desjardins. Les enquêteurs n’ont pas fermé le dossier pour autant, convaincus que d’autres victimes ne se sont toujours pas manifestées. C’est ainsi qu’ils lancent un nouvel appel à toute personne qui disposerait d’informations à ce sujet. On peut contacter le service de police au 450 432-3000.
La procureure de la Couronne, Me Ariane Guérin, a ensuite passé en revue chacune des agressions, un récit pour le moins sordide. L’avocate a indiqué qu’elle envisage de demander que Desjardins soit déclaré délinquant dangereux à contrôler.
La suite des procédures est prévue le 7 avril. Un rapport psychologique, portant entre autres sur la problématique sexuelle de l’accusé, sera alors déposé.

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