QuébecUn homme utilisait sa fille comme esclave sexuelle | |
Agence QMI Marianne White 24/01/2013 16h34 |
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QUÉBEC - La Couronne réclame quatre ans de pénitencier pour un homme de 69 ans du quartier Val-Bélair, à Québec, qui a fait de sa fille son «esclave sexuelle» pendant trois ans.
L'accusé, qu'on ne peut identifier pour protéger la victime, a plaidé coupable en mai dernier à des accusations de grossière indécence et d'attentat à la pudeur sur sa fille entre avril 1974 et octobre 1977.
La fillette avait six ans lorsque les événements ont débuté. Selon le récit de celle-ci, tout a commencé un soir de fête religieuse alors que son père l'a suivie lorsqu'elle est allée chercher un morceau de gâteau. Il a alors mis son pénis dans sa bouche, mais a été interrompu par du bruit.
Dès le lendemain, les attouchements ont repris et ont continué à pratiquement toutes les nuits pendant l'année qui a suivie. L'accusé masturbait sa fille et se masturbait lui-même.
Par la suite, il se faisait faire régulièrement des fellations par la fillette quand sa mère était absente.
L'homme lui disait de ne pas parler sinon elle irait en famille d'accueil.
Séquelles majeures
La victime, maintenant âgée de 44 ans, a finalement dénoncé son père en 2009 et les accusations ont été déposées en mai 2010.La procureure de la Couronne, Me Carmen Rioux, a relaté longuement jeudi les séquelles des centaines d'abus sur la victime qu'elle a décrite comme une «esclave sexuelle».
Me Rioux a lu une déclaration de celle-ci dans laquelle elle raconte avoir vécu une vie de misère.
«Je me sens comme une merde, comme une nulle (...) Ma vie a été détruite», a raconté la victime.
«Parfois je me dis que je serais mieux morte», a ajouté la victime, qui a fait près d'une vingtaine de tentatives de suicide.
Après avoir quitté le domicile familial à 16 ans, elle a rapidement commencé à se prostituer.
«J'ai utilisé ce que mon père m'avait montré», a-t-elle dit.
Elle a sombré dans la toxicomanie, ce qui lui a fait perdre la garde de sa fille, en plus de faire plusieurs séjours en prison pour différents délits.
«J'ai seulement survécu, je ne vis pas», a conclu la victime.
Regrets
L'accusé a brièvement témoigné jeudi pour exprimer des regrets.«J'espère qu'elle va me pardonner un jour. J'ai tellement de regrets, c'est terrible», a-t-il dit au juge Pierre Rousseau.
«C'est terrible, j'ai brisé sa vie à ma fille», a-t-il ajouté.
Me Rioux réclame une peine de 45 à 48 mois de pénitencier compte tenu des séquelles importantes sur la victime, de la fréquence des abus et du fait qu'elle a été agressée par son père, celui qui devait la protéger et s'en occuper.
L'avocate de la défense, Me Audrey Savard, a pour sa part plaidé pour une peine de prison de deux ans moins un jour assortie d'une probation.
Elle a notamment souligné l'âge de l'accusé, son plaidoyer de culpabilité, sa faiblesse intellectuelle ainsi que les regrets qu'il a exprimés.
Le juge rendra sa décision le 21 mars.
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