7 mois de prison pour des contacts sexuels sur une enfant de 10 ans.
Un homme reconnu coupable de contacts sexuels sur une jeune fille de 10 ans a écopé de 7 mois de prison ce matin au palais de justice de Montréal. Une peine trop clémente, aux yeux de la Couronne.
«Cela envoie un très mauvais message. La sentence est extrêmement clémente compte tenu de la gravité des faits. On va voir la suite des choses», a lancé Me Roxanne Laporte, à sa sortie de la salle d’audience.Luc Bergeron avait plaidé coupable en 2013 à des accusations de contacts sexuels et d’incitation à des contacts sexuels sur une enfant.
«J’ai succombé aux avances qu’elle m’avait faites», avait-il dit en Cour afin de justifier pourquoi il avait eu une relation sexuelle complète avec elle.
À l’été 2009, il avait rencontré sa jeune victime sur le réseau téléphonique pour célibataires L’échange de nuit. Âgée de 10 ans, la fillette prétendait en avoir 18.
L’accusé habitait Sherbrooke. Il a alors conduit pendant plus d’une heure et demie pour la rejoindre à Montréal.
À l’arrivée de l’homme de 47 ans au lieu de résidence de l’enfant, cette dernière était venue le rejoindre sur le balcon, vêtue d’une robe de chambre de satin rose.
«J’ai vu qu’elle était plus jeune que ce qu’elle m’avait dit, mais je n’ai pas fait de remarque», avait dit l’homme lors de son témoignage en Cour.
«J’ai hésité entre partir et rester. On s’est serrés dans nos bras, embrassés. Je n’ai pas résisté», avait-il ajouté.
Lors de cette rencontre, la jeune fille lui a fait une fellation, puis ils ont eu des rapports sexuels complets.
Les jours suivants, ils ont eu différents contacts téléphoniques, puis ils conviennent d’une prochaine rencontre à Montréal.
Après avoir fait une fois de plus la route depuis Sherbrooke, l’accusé est allé chercher la jeune fille. Ils se sont rendus ensuite au service à l’auto d’un McDonald’s, parce qu’«elle voulait une crème glacée».
«C’est en route vers le domicile de la victime que celle-ci l’aurait sollicité en vue d’obtenir des contacts sexuels lui montrant qu’elle ne portait aucun sous-vêtement. Après avoir stationné son véhicule aux abords d’une rue, [l’accusé] se serait de nouveau livré à des attouchements de nature sexuelle sur la jeune fille», a décrit le juge.
Mais des témoins près de la voiture ont remarqué «les comportements inadéquats» de l’homme. Ils ont alors contacté les policiers.
«Les policiers ont surpris l’accusé en flagrant délit avec la petite fille déshabillée. C’est grâce aux citoyens que la situation s’est arrêtée, sinon elle se serait poursuivie», a noté la procureure de la Couronne, Me Laporte, qui suggérait une peine de deux ans moins un jour.
La sentence prononcée par le juge se rapproche davantage de la suggestion de la défense, qui était de six mois moins un jour de prison.
En rendant sa décision, le juge Boyer a noté que l’accusé était en mesure d’évaluer l’âge de sa victime.
«Porté par des pulsions sexuelles nécessairement déviantes, il a planifié et actualisé le passage à l’acte», a-t-il dit, en citant le rapport présentenciel confectionné par un agent de probation.
Bergeron présente en effet «plusieurs facteurs de risques et indicateurs de besoins liés à la délinquance sexuelle», a ajouté le juge, notant par le fait même que le risque de récidive est faible, toujours selon ce rapport.
Mais le juge Boyer a également pris en compte plusieurs facteurs atténuants, comme le fait que l’homme n’a aucun antécédent judiciaire, qu’il a respecté toutes ses conditions de remise en liberté depuis 2009, qu’il se dit prêt à suivre les recommandations d’un agent de probation et qu’il reconnaît ses torts.
«La prétention de la poursuite à l’effet qu’une peine de 24 mois moins un jour de prison ferme est appropriée dans les circonstances, n’est pas déraisonnable, mais toutefois, compte tenu des facteurs favorables à l’accusé et de l’ensemble des circonstances, j’estime que la durée ne concorde pas avec les faits de la présente affaire», a conclu le magistrat, en ordonnant une sentence de 7 mois de prison à l’accusé.
À sa sortie de prison, Bergeron sera soumis à une ordonnance de probation de trois ans.
«Monsieur le juge a très bien couvert tous les principes qu’on doit couvrir lorsqu’on rend une sentence dans un dossier. Ce n’est jamais facile, parce que c’est du cas par cas. Ça dépend des gestes qui ont été posés», a commenté l’avocate de Luc Bergeron, Me Mia Manocchio.
«Pour mon client, ce n’est pas fini, puisqu’il doit purger sa peine, mais par la suite, il y a un suivi probatoire. Ça, je pense que c’est favorable pour lui. On va l’encadrer pour s’assurer qu’on ne le revoit plus ici au palais de justice», a-t-elle ajouté.
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