jeudi 21 juin 2018

Réjean Julien Proulx, 57 ans, Pointe Calumet.

Accusation d’agression sexuelle au Super Aqua Club: le propriétaire pourrait avoir fait des dizaines de victimes

Le proprio du Super Aqua Club aurait payé cadeaux, voyages et alcool à des mineurs

Le propriétaire du Super Aqua Club accusé d’agression sexuelle hier se serait souvent entouré de garçons, à qui il payait des cadeaux, des voyages et de l’alcool, selon ce qu’ont confié plusieurs témoins au Journal.
« Il me gâtait comme un petit roi, a confié sous le couvert de l’anonymat un ex-employé. [...] Je commençais à trouver ça louche », raconte celui qui s’est notamment fait acheter des vêtements, un iPad et des voyages dans le Sud par Réjean Julien Proulx.
L’homme de 57 ans a été formellement accusé hier d’agression sexuelle sur un mineur en plus d’avoir touché une partie de son corps à des fins sexuelles, alors qu’il était en situation d’autorité ou de confiance.
Désormais responsable de l’enquête, qui a pris une tout autre ampleur hier, la Sûreté du Québec (SQ) a déclenché la structure de gestion des crimes en série. Les recherches tendent maintenant à démontrer qu’il pourrait y avoir plusieurs victimes.
Attouchements au travail
Selon nos informations, les faits reprochés s’étendraient même sur plusieurs décennies et impliqueraient des dizaines de jeunes hommes.
Les enquêteurs des crimes majeurs de la SQ travailleront en collaboration avec la Régie de police du Lac des Deux-Montagnes sur ces dossiers.
Selon nos informations, la victime serait un jeune de 16 ans qui était à l’époque un employé du parc aquatique et les gestes auraient été commis à la résidence de l’accusé le 22 décembre dernier.
« C’est sûr ça allait arriver [...] Ça allait trop loin », commente l’ex-employé, qui était majeur quand il a travaillé durant deux étés au parc aquatique de Pointe-Calumet, dans les Laurentides. Il raconte s’être fait prendre le pénis par M. Proulx, qui aimait surprendre ses employés en empoignant leurs parties intimes, dit-il.
Des doutes
En 2014, M. Proulx se serait rendu par lui-même dans un poste de la SQ où il aurait dit avoir commis des agressions. Mais étant donné qu’il se trouvait dans un état mental perturbé et instable, les policiers l’avaient conduit à l’hôpital. L’enquête qui a suivi n’avait pas permis d’identifier de victimes.
Puis, une présumée victime aurait porté plainte en 2015 contre lui. Mais elle aurait toutefois retiré sa plainte par la suite.
« Tout le monde qui a déjà travaillé là avait un doute », souffle un autre ancien employé, qui a lui aussi préféré taire son identité. Il a travaillé deux ans dans la vingtaine au Super Aqua Club et il a vu à maintes reprises le propriétaire inviter ses jeunes employés à boire de l’alcool chez lui.
« On passait des soirées, juste des gars, à boire dans le spa », confie un autre ex-employé anonymement.
Celui-ci raconte avoir tout de suite eu des traitements de faveur de M. Proulx, qui lui offrait les tâches et les horaires les plus alléchants. Il a reçu des vêtements de marque Burberry valant plusieurs centaines de dollars, par exemple.
« J’ai été chanceux de ne pas avoir été trop naïf », se souvient-il. Après quelques semaines, il a pris ses distances quand il a vu M. Proulx imiter les gestes d’une fellation avec son cigare devant un groupe d’employés chez lui.

CE QUE D’ANCIENS EMPLOYÉS ONT DIT


« Il nous amenait aux danseuses et au restaurant et il payait tout »
« Après tu comprends que tu es aveuglé parce qu’il t’achète »
«Le spa c’est un classique, il faisait tout le temps ça nous inviter dans son spa »
« [Malgré les cadeaux et les voyages], je ne suis jamais resté seul avec lui. J’avais trop peur »
– Avec la collaboration de Stéphane Alarie et de Camille Garnier

Quiconque détient des informations à ce sujet est prié de contacter le 1 800 659-4264 ou cic@surete.qc.ca


mardi 19 juin 2018

Jean-François Morrison, Saint-Jérome

Le massothérapeute aux mains longues restera détenu

Le tribunal refuse de libérer Jean-François Morrison qui aurait fait 26 victimes


Le massothérapeute de Saint-Jérôme accusé d’avoir agressé sexuellement 26 patientes, dont une mineure, devra rester derrière les barreaux jusqu’à son procès.

Le tribunal a refusé ce matin de libérer Jean-François Morrison dans l’attente de la suite des procédures judiciaires, notamment en raison de la gravité des crimes allégués et de leur répétition. Même si l’homme de 37 ans a offert d’importantes garanties financières, la juge Nancy McKenna a estimé que sa libération pourrait miner la confiance du public en l’administration de la justice.
En rendant sa décision, la magistrate a d’ailleurs rappelé la liste des actes reprochés au massothérapeute à la suite de l’enquête de la police de Saint-Jérôme et de la Sûreté du Québec.
Une de ses présumées victimes a notamment confié que Morrisson lui aurait offert un verre d’eau et qu’elle aurait ensuite eu un «black out» lors du massage. Elle se serait réveillée nue sur le lit, avec du sang à l’entrejambe et des douleurs. Elle dit avoir alors contracté une infection transmissible sexuellement.
Des plaignantes ont raconté avoir dû intimer à l’accusé de cesser ses attouchements, tandis que d’autres seraient restées figées pendant les gestes allégués.
Morrison avait été appréhendé à la mi-avril à la suite de trois premières plaintes. Après la médiatisation de son arrestation, le nombre de ses présumées victimes a littéralement explosé.
Entre août 2015 et mars 2018, il aurait profité de séances de massage pour effectuer des attouchements sexuels sur plus de deux douzaines de clientes âgées entre 17 à 40 ans. Il est aussi accusé d’avoir rendu accessible une image intime sans le consentement de sa victime alléguée.
Pour obtenir que Morrisson demeure incarcéré, la poursuite a soutenu que le risque de récidive était important et insisté sur le grand nombre de victimes et leur vulnérabilité. En défense, on a rappelé en vain que l’accusé n’avait pas d’antécédents judiciaires et qu’il n’était pas en situation d’autorité lors des agressions alléguées.
Morrisson, qui risque une peine de dix ans de prison, reviendra devant le tribunal le 18 juillet afin que soit fixée une date pour son enquête préliminaire.
– Avec la collaboration de Christian Plouffe
  •  Toute information au sujet de Jean-François Morrison peut être transmise de façon confidentielle à la Centrale de l’information criminelle de la Sûreté du Québec au 1 800 659-4264.