Leurre internet
Leurre internet: un chef scout plaide coupable
En personne, un chef scout de 63 ans agissait en «père» avec les adolescentes. Mais, derrière de faux profils sur internet, il n’hésitait pas à leurrer celles qu’il côtoyait dans la vraie vie.
Michael Bélanger a œuvré pendant 30 ans chez les scouts. À partir de 2005, il travaillait quelques heures par semaine pour les scouts, et passait le reste de son temps chez lui, principalement sur internet.
Et son travail le servait bien, puisqu’il lui permettait de créer des contacts avec des jeunes filles de 12 à 17 ans, via de faux profils de jeunes garçons qu’il créait de toutes pièces sur des réseaux sociaux sur internet.
«Je connais un jeune scout en Ontario, vous pourriez être intéressés à vous rencontrer», leur disait-il, selon la preuve de la poursuite.
Une fois le contact initié avec le faux garçon, il incitait ensuite ses victimes à se dévêtir devant la caméra et stockait minutieusement les photos dans son ordinateur.
«Il avait une certaine influence auprès de ces jeunes filles, de par son statut et parce que certaines le considéraient comme un père, à qui elles pouvaient se confier», a expliqué Me Anne Marie Omann de la Couronne.
Le manège de Bélanger a ainsi duré jusqu’en 2013, quand il s’est fait démasquer par plusieurs jeunes filles qui s’étaient parlé entre elles, mais aussi parce qu’un policier avait réalisé que Bélanger avait usurpé certaines informations provenant de son compte en ligne.
Plutôt que de se soumettre à un procès, l’accusé a finalement plaidé coupable récemment à une série d’accusations de leurres, d’incitations à des contacts sexuels et de possession de pornographie juvénile.
Accroc au net
Au total, Bélanger a reconnu avoir fait six victimes. Mais le chiffre pourrait s’avérer plus élevé, puisque les policiers ont retrouvé dans son ordinateur des photos d’autres jeunes filles potentiellement leurrées, mais jamais identifiées.
L’accusé passait également énormément de temps en ligne, a relaté la poursuite, lors de la réponse à l’accusation au palais de justice de Montréal.
«Il clavardait jusqu’à trois heures par jour avec une des victimes», a donné en exemple Me Omann.
Lors d’une perquisition à son domicile de l’avenue Lachine, les policiers avaient trouvé 1343 photos de pornographie juvénile mettant en scène des fillettes aussi jeunes que cinq ans. Il y avait 1907 images de victimes identifiées, et presque autant de jeunes filles non identifiées.
Bélanger, qui n’a pas d’antécédents judiciaires, reviendra à la cour le mois prochain pour les représentations sur sentence. L’individu, qui a depuis été évincé des scouts, restera détenu d’ici là.